(Il y aura toujours une guitare dans ces histoires)
Des notes, posées, lentement, comme si on s’étonnait soi-même de ce qui arrive, une page blanche sur laquelle on trace un trait, puis un autre, et de ceux-ci et de ceux qui suivent, presque imprévisibles, commence à se dessiner une structure, une trame, un chemin, qu’on (s’)invite à parcourir, et le chemin se fait (« caminante no hay camino »), s’enroule et se déploie, s’embranche et se dévie, se recompose et repart dans d’autres directions… Ce sont les métaphytions méditasiques. Un album, SUD, en dévoile quelques cartes postales…
Des voix, des sons de moteurs ou de marais, d’abysses ou de sirènes, un grondement ou une trille, une note longue, une autre qui se superpose et s’impose mais déjà laisse la place à d’autres vagues sonores, ou des voix, ou des chants d’oiseaux, autour, des tableaux, des sculptures, des gens qui s’arrêtent et contemplent… Une voix qui raconte, des notes naissent et se fondent, le poème se déploie, laisse la place aux sons qui l’éclairent et le sous-tendent, qui laissent à leur tour la voie à la voix. C’est dans le décor.
Notes, accords, rythme, et la présence d’Alain Sourigues parle de l’universel qui est le personnel multiplié dans lequel il se dévoile, chante, jongle et joue et nous embarque. La musique, toujours proche, jamais devant, à côté, peut-être.
Et puis ces chansons d’avant, du siècle dernier, gouaille et swing, arrangements à l’image de ce que le jazz arrange et dérange de ces standards toujours à réinventer. Une guitare accompagnée au chant, c’est le Jules Box.
Bienvenue…